L’étape du brief est sans doute la partie la plus importante d’un projet. Et souvent la plus négligée, entraînant beaucoup d’incompréhension, de temps, d’efforts inutiles, et donc de perte de confiance entre le client et le designer.
Voici comment un début de projet design devrait se dérouler, dans un monde idéal.
1. Le client fait part d’un besoin au designer
Exemple : j’ai besoin d’un logo pour ma nouvelle société, j’ai besoin qu’on refasse mon site web, …
2. Client et designer font une première réunion ensemble
Où ils abordent le sujet et précisent ce que chacun attend de l’autre. C’est une discussion où le designer peut mieux cerner le périmètre de son intervention : “j’ai besoin d’un logo” veut souvent dire “et aussi de cartes de visite, de papier à entête, d’un masque PowerPoint, d’une charte graphique, donc en fait d’un kit d’identité visuelle”. Designers, n’hésitez pas à poser trop de questions à ce moment-là pour être bien certain de comprendre les documents que le client attend.
Cette étape sert à exprimer clairement le besoin du client, qui ne connait pas forcément le métier, afin de :
- se mettre d’accord sur les attentes précises du client
- lister les livrables (juste un JPG ou une charte graphique entière ?)
- chiffrer le projet en temps et en budget, pour éviter toute surprise en cours de route (“ah il faut aussi inclure la version anglaise sur le site ?”)
3. Le client rédige un brief
Il peut s’agir d’un document très simple d’une seule page, où l’on va formaliser et faire comme un petit compte-rendu de la réunion. C’est une garantie à la fois pour le client, et pour le designer : le client s’assure ainsi que le projet respectera bien sa demande dans les moindres détails, et le designer s’en sert comme feuille de route tout au long du projet pour valider tous ses choix (vert ou bleu ?).
Je vous propose un modèle de brief design* synthétique et conçu avec amour au fil des années. Il pose toutes les questions importantes et se termine par une petite checklist à destination du client. Ce document doit être repris à la fin du projet pour vérifier que tous les points demandés initialement sont bien respectés.
Que risque-t-on si l’on prend cette étape à la légère ?
Le client risque : que le designer ne comprenne pas bien le sujet, qu’il reçoive des informations essentielles pour orienter son travail alors qu’il a déjà passé du temps sur le projet, qu’il ne rende pas tous les livrables en temps et en heure, que le budget initialement prévu soit dépassé à cause des aller-retours inutiles… Bref, le client risque de perdre du temps et payer plus cher que la valeur des livrables.
Le designer risque : que le client ne soit pas satisfait et ne fasse plus appel à lui, qu’il ne comprenne pas le processus et qu’il se sente lésé, que des modifications incessantes interviennent en cours de route (modifications qui ne sont souvent que le reflet de l’inquiétude et de la méconnaissance du client vis-à-vis du métier)… Bref, le designer risque de passer trop de temps, d’énergie et peut-être même de perdre un client.
Sur ce, je vous laisse avec une très mignonne vidéo de Sara Shin sur le sujet 🙂